Loto sportif et fractal


François Lavallou

Les jeux de hasard et d'argent, longtemps victimes de la réprobation religieuse ou morale, ont prospéré depuis un siècle, et avec eux les paris sportifs qui ont pris de l'ampleur avec les jeux en ligne. Des études statistiques permettent d'optimiser les gains de l'homo ludens qu'est devenu l'homme moderne.

Pour Schiller, « L'homme (...) n'est tout à fait homme que là où il joue ». Dès les jeux grecs, les compétitions sportives sont l'objet de paris. Les Romains perpétuent cette tradition, et les évergètes, précurseurs de Mécène, embauchent gladiateurs et auriges pour le plaisir du peuple. Contrairement aux jeux publics ou privés, les paris sportifs sont autorisés pour compléter le financement des athlètes.

 

Avec l'expansion du christianisme, il est reproché aux joueurs d'avoir recours à un usage illégitime de la providence divine et les jeux de hasard, et les paris sportifs deviennent donc clandestins. A partir du XVIIe siècle, l'assouplissement des positions de l'Église, les besoins de nouvelles finances pour l'État et la naissance de la théorie des probabilités, grâce à un joueur, le Chevalier de Méré, réhabilitent le jeu. Puis au XIXe siècle, le jeu, péché censé encourager l'oisiveté, devient un vice, ce qui amène l'interdiction des jeux de hasard dans de nombreux pays, dont la France en 1836. Cette prohibition s'assouplit avec le temps : loi de 1907 sur les casinos, création du PMU en 1931 et rétablissement de la Loterie nationale en 1933. Le loto sportif, qui donnera le Loto Foot, apparaît en 1985.

 

La cote Foot

Le pari mutuel, ... Lire la suite