La chute d'un dieu… des maths

Martine Brilleaud



Topologie de l'amour

E ARNAUD
Metailie
2014
140 pages
15 €

Thomas Arville est un jeune homme fasciné par la pureté : des sentiments, des valeurs, des comportements. Sa première rencontre avec la pureté se fait au travers des mathématiques, puis de la topologie, qu’il étudie à l’ÉNS. C’est ainsi cette science, reflet de ses valeurs, qui guidera ses choix et ses comportements. Son talent et ses aptitudes lui permettent une vie facile de chercheur brillant, admiré, choyé, adulé même, qu’il mène à Paris et qui se poursuit au Japon à l’occasion d’un stage de recherche. Là-bas, son fantasme de pureté s’incarne dans l’amour qu’il se découvre pour Ayako, une jeune étudiante rencontrée par hasard. Mais les mathématiques ne conduisent à la puissance qu’à l’intérieur de leur propre système et l’orgueil d’avoir voulu les sortir de leur royaume provoquera la chute de l’apprenti-démiurge.

La première partie du récit insiste, avec une certaine lourdeur, sur l’élitisme et les privilèges de la vie à l’ÉNS dans un style déroutant qui risque de décevoir les amateurs du Théorème de Kropst, le précédent livre de l’auteur. La chute fait l’objet de la seconde partie, qui présente, curieusement, le fait d’enseigner dans le secondaire comme une véritable déchéance. À travers le récit du cheminement de Thomas Arville et des références aux parcours de Villani, de Perelman et d’autres lauréats de la médaille Fields, le roman s’interroge sur la valeur intrinsèque d’un individu, au-delà de la réussite ou de la gloire.



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