Récurrence linéaire et épidémie de bosse des maths


Gilles Cohen

Les suites récurrentes constituent un domaine souvent mis en avant, en particulier dans les jeux et problèmes. Une bonne occasion de parler des processus de récurrences linéaire et affine auxquels elles font régulièrement appel.

Tout est parti du problème 19408 (le problème 8 de Tangente 194, page 49, 2020), issu du Championnat international de jeux mathématiques de l’année… 2012 ! En voici l’énoncé.

 

 

Les suites à récurrence linéaire

La solution donnée en page 51 était quelque peu absconse, et cet article est une bonne occasion de l’éclairer. Nous allons nous intéresser essentiellement à la suite M(n), qui obéit à une relation de récurrence linéaire. « Linéaire », car la valeur d’un élément est une combinaison linéaire de quelques-uns des précédents.

La relation de récurrence linéaire la plus simple, d’ordre 1, est de la forme

U(n) = k U(n – 1).

Il n’est pas sorcier de conclure qu’on a affaire à une suite géométrique de raison k.

Le résultat : U(n) = U(0) k n.

Compliquons avec une relation de récurrence d’ordre 2, dépendant, toujours linéairement, des deux valeurs précédentes : U(n) = a U(n – 1) + b U(n – 2).

Pour la résoudre, on commence par montrer que les solutions forment un espace vectoriel de dimension 2. Deux constantes, les valeurs U(0) et U(1), définissent entièrement une solution.

Pour trouver une base de cet espace, on s’appuie sur la récurrence linéaire d’ordre 1. Y aurait-il des suites géométriques solutions ? Si c’était le cas, en appelant x ... Lire la suite


références

- Mathématiques pour littéraires. Hors-série 16 de Tangente, POLE, 2005.
- Suites et séries. Bibliothèque Tangente 41, POLE, 2011.