Les premières utilisations de groupes en cryptographie datent des années 1920-1930. La plus connue concerne le décryptement de la machine Enigma. Dans les années 1970, les groupes permirent de nouvelles méthodes de chiffrement, comme la méthode RSA et les courbes elliptiques.

Enigma est une machine électro-mécanique servant au chiffrement et au déchiffrement de l’information. Elle fut inventée par un ingénieur allemand, Arthur Scherbius (1878–1929), reprenant un brevet datant de 1919 du Néerlandais Hugo Alexander Koch (1870–1928). Sa partie mécanique comporte plusieurs rotors.

 

Une machine Enigma.

 

Mieux qu’un roman !

Contrairement à une croyance populaire, le premier décryptement d’Enigma ne doit rien ni au mathématicien britannique Alan Mathison Turing (1912–1954), ni même à aucun membre de l’équipe à laquelle il appartenait au sein des services secrets spécialisés situés à Bletchley Park en Angleterre. Il fut le résultat d’une alliance entre l’espionnage français et le génie de trois mathématiciens polonais : Marian Rejewski (1905–1980), Jerzy Rozycki (1909–1942) et Henryk Zygalski (1908–1978). Du côté espionnage, on trouve un fonctionnaire allemand du Bureau du chiffre, Hans-Thilo Schmidt (1888–1943), qui ne trahit pas son pays par idéal démocratique, mais pour de l’argent. Cet homme a ainsi fourni les tables de chiffrement et les consignes d’emploi de l’Enigma de l’armée allemande de 1931 à 1938, et bien d’autres informations également. Les mathématiques ont permis, grâce aux renseignements de Schmidt, de reconstituer les câblages de la version militaire de l’Enigma et d’en fabriquer des répliques ... Lire la suite


références

Les mathématiciens polonais contre Enigma. Philippe Guillot, Bulletin de l'ARCSI 42, 2015.
La Bible des codes secrets. Hervé Lehning, Flammarion, 2019.