Les trente dernières années ont vu se développer des formes de théâtre qui permettent de parler des mathématiques, de les montrer, de les faire partager. Artistes et mathématiciens, comédiens et metteurs en scène, tous ont compris qu’il existe un public friand et nombreux pour de telles créations.

Le théâtre est un lieu, un art, une pratique. Une pièce de théâtre est un texte qui, pour exister vraiment, doit être incarné, mis en scène et présenté à un public. Comme le dit la metteuse en scène Ariane Mnouchkine : « Ça maintient une petite flamme allumée dans certains cœurs, dans certains regards et dans certaines obscurités. Et ça sert à raconter des histoires vraies. » D’un autre côté, les mathématiques sont souvent au contraire perçues comme désincarnées, abstraites, immatérielles… vraiment ?

 

Quand les maths s’incarnent

 

Lorsque l’on pense « incarnation » des mathématiques, on songe souvent à parler de mathématiciennes et mathématiciens ; en effet, certaines biographies ont des dimensions dramatiques qui inspirent volontiers les auteurs. On peut par exemple penser à La Machine de Turing de Benoît Solès, créée en 2018 (voir encadré), récompensée par quatre Molières en 2019, à Contre le temps : acte de résistance de Geneviève Billette, pièce créée en 2011 dont Évariste Galois est le personnage principal, ou encore à Les Femmes de génies sont rares ? d’Anne Rougée (2011) qui propose des portraits de Marie Curie, Ada Lovelace et Émilie du Chatelet.

La fiction théâtrale permet quelques libertés par rapport à un récit strictement historique, et la mise en scène, le jeu, donnent à ... Lire la suite


références

Dossier « Maths en scène ». Tangente 83, 2001.

Dossier « Les maths s’exposent au public », Île logique, la question du clown. Hervé Lehning, Tangente 141, 2011.