La mathématique, conseillère d’orientation


F. Lavallou et J.-J. Dupas

Nous sommes confrontés quotidiennement à des ruptures de symétries qui nous permettent de faire la différence entre haut et bas, droite et gauche. De même, l’orientation des objets de nos espaces mathématiques, quand elle existe, n’échappe pas à l’arbitraire d’une définition.

Les termes d’« orientation spatiale » ne sont assimilés par un enfant que par la répétition des expériences. Vers 2 ans, il commence à comprendre le sens de mots comme « haut » et « bas », « sur » et « sous ». Les termes « devant », « derrière » sont assimilés vers 3 à 5 ans, alors que les difficiles notions de « droite » et « gauche » ne le sont que vers 5 à 7 ans.

Toutes ces notions d’orientation sont liées à des ruptures de symétrie de notre espace usuel, des directions privilégiées. En mathématique, une orientation a été initialement attachée à des objets géométriques naturels, la droite, le plan et l’espace, avant d’être définie plus rigoureusement pour des courbes et des surfaces.

 

Un signe déterminant

Le choix arbitraire d’une origine O sur une droite, objet mathématique de dimension 1, la partage en deux demi-droites. Orienter la droite revient à privilégier une direction. En notant  un vecteur unitaire orienté dans le sens choisi, la coordonnée x d’un point M de la droite est telle que 

Les coordonnées positives correspondent à la demi-droite référence, et les négatives à l’autre demi-droite. On passe d’une demi-droite à l’autre par symétrie par rapport à l’origine. La rotation est exclue car elle est effectuée ... Lire la suite


références

• Dossier « La saga des théorèmes : la formule d’Euler ». Tangente 174, 2017.
• Les matrices. Bibliothèque Tangente 44, 2012.
• Vecteurs et espaces vectoriels. Bibliothèque Tangente 65, 2018.