La longue quête solitaire de Yitang Zhang


Daniel Lignon

Né en Chine en 1955, Yitang Zhang s’intéresse aux mathématiques très tôt : dès l’âge de 10 ans, il découvre les nombres premiers et l’énigme du dernier théorème de Fermat. Mais, durant la Révolution culturelle, il est envoyé avec sa mère pour travailler dans les campagnes et ne peut poursuivre ses études.

À la fin de la Révolution culturelle, en 1978, il s’inscrit en mathématiques à l’université de Pékin. Étudiant brillant, il s’expatrie en 1985 aux États-Unis, à l’université Purdue, dans l’Indiana, avec une bourse pour y passer son doctorat. Sa thèse, passée en 1991, porte sur la conjecture jacobienne : cela concerne les polynômes à plusieurs variables et, plus particulièrement, leur inversion. Timide et insatisfait de ses résultats, il ne publie pas d’articles et n’est pas non plus encouragé par son directeur de thèse. À l’heure actuelle, cette conjecture n’est toujours pas résolue ; c’est l’un des plus importants problèmes ouverts en géométrie algébrique.

 

 

Suite à cette thèse, il ne trouve pas de poste dans l’enseignement et occupe divers emplois : livreur, comptable dans une chaîne de restauration rapide… En 1999, Kenneth Ira Appel (1932‒2013) – connu pour avoir démontré en 1976, avec Wolfgang Haken (né en 1928), le théorème des quatre couleurs –, responsable du département de mathématiques de l’université du New Hampshire, lui propose un poste de chargé de cours à l’université. Cela lui laisse alors le temps pour « continuer à réfléchir », comme il aime à le dire. Depuis le résultat spectaculaire qu’il ... Lire la suite gratuitement