Actrice et scientifique… ou plutôt le contraire !

Fabien Aoustin



La femme qui en savait trop

Marie Benedict
10X18 Editions
2021
336 pages
8.3 €

Près de soixante-dix ans après ses derniers films, le visage d’Hedy Lamarr (1914‒2000), superstar hollywoodienne qualifiée en son temps de « plus belle femme du cinéma », est toujours aussi connu. Marie Benedict lui a consacré un roman, le second publié en français après Madame Einstein (10/18, 2009, prix Tangente des lycéens 2022). L’ouvrage se concentre sur les dix années s’écoulant de 1933 à 1942. La jeune Hedwig Kiesler commence sa carrière d’actrice à Vienne. Sa beauté attire tous les regards et notamment celui de Friedrich Mandl, sulfureux marchand d’armes qui deviendra son mari. Prisonnière de ce mariage et de cet homme abject aux ambitions et relations peu recommandables, elle trouve suffisamment de ressources en elle pour s’extirper de cet enfer et fuir une Europe devenue bien trop dangereuse. Arrivée en Californie, celle qui prend alors pour pseudonyme Hedy Lamarr devient vite l’icône du cinéma américain. Le sort de l’Europe la hante cependant et, en dehors des studios, elle mène une vie de chercheuse pour perfectionner l’armement des Alliés. Avec son ami pianiste et compositeur George Antheil, elle invente même un moyen de coder des transmissions, l’étalement de spectre par saut de fréquence, aujourd’hui utilisé quotidiennement pour le GPS ou le Wifi ! Voici donc un agréable aperçu de la vie de celle qui dira plus tard : « Les magnats du cinéma voulaient quelque chose de stupide mais j’ai de petites étagères dans mon cerveau. »



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