Les maniements de couleurs au bridge


Étienne Turpin

Le bridge (et son ancêtre le whist) est, avec les échecs, l’un des deux jeux les plus réputés en Occident, comme en témoigne la citation ci-dessous, sans doute trop flatteuse, d’Edgar Poe. Les probabilités sont souvent convoquées dans les stratégies à adopter.

Le bridge se joue à deux contre deux, autour d’une table, où les deux phases (enchères et jeu de la carte) se déroulent dans le sens des aiguilles d’une montre (les joueurs sont désignés par les quatre points cardinaux Sud, Ouest, Nord et Est). La phase des enchères, une fois terminée par trois « Passe » successifs, conduit un des deux camps à s’engager à réaliser un certain nombre de levées en choisissant un atout ou à « sans-atout ». L’un des joueurs du camp adverse (la défense ou le flanc) entame d’une carte et le mort étale son jeu tandis que son partenaire, le déclarant, va tenter de réaliser le contrat.

 


Un jeu à information incomplète

 

Les statistiques empiriques, reposant sur les conditions de réussite a priori d’un contrat donné, jouent un rôle important dans la phase d’enchères. Dans le jeu de la carte, c’est au contraire la théorie des probabilités qui est mobilisée. Sa première caractéristique, l’information incomplète, ne pose pas de difficulté à la théorie qui a largement approfondi le sujet. En revanche, la mémoire imparfaite (à un moment donné du jeu, Est ne connaît qu’imparfaitement le jeu d’Ouest et réciproquement) rend l’analyse plus délicate et conduit à certains paradoxes.

Reinhard Selten, qui ... Lire la suite gratuitement


références

Les maniements de couleur au bridge, Hors Série 6 de Jouer Bridge, Éditions POLE
Bridge à Königsberg, Étienne Turpin, disponible sur infinimath.com/librairie