François Plantade :


« Abel n’est pas né au bon endroit »

Clémentine Laurens

Pour Tangente, François Plantade revient sur le parcours de Niels Henrik Abel, mathématicien norvégien du XIXe siècle qui reste méconnu en dépit de son influence majeure sur les mathématiques de son temps. Il meurt à 26 ans. C’est seulement sur la fin de sa vie que ses travaux commencent à être reconnus.

Tangente : Qui est Niels Henrik Abel ?

François Plantade : C’est un mathématicien fulgurant. Un « ovni » mathématique. Un génie qui, tout au long de sa vie, a inventé de nouvelles choses et abordé des sujets assez divers.

Abel naît en Norvège en 1802, dans une famille modeste. Son père est pasteur luthérien, c’est lui qui fait l’éducation d’Abel jusqu’à sa mort en 1815. Niels Henrik a alors quatre ou cinq frères et sœurs, qu’il doit soutenir financièrement à compter de la mort de son père. Tout sa vie, il court après l’argent. Il ne réussira jamais à obtenir un poste à l’université de Kristiania (l’ancien nom de la capitale norvégienne, Oslo), ce qui sera un vrai drame pour lui ! Parce qu’Abel ne voulait pas s’établir à l’étranger : il souhaitait enseigner chez lui, en Norvège.

Abel meurt dans la misère, de tuberculose, à l’âge de 26 ans.

 

À quoi ressemble la Norvège de cette époque ?

Abel ne naît pas au bon endroit : au début du XIXe siècle, il était presque impossible qu’un mathématicien de cette trempe apparaisse en Norvège !
À cette époque, dans ce pays, il n’y a rien. C’est le plus rural et le moins peuplé des pays scandinaves. Il n’y a pas d’infrastructures, le pays est affaibli par ... Lire la suite


références

• Dossier « Mathématiques nordiques ». Tangente 128, 2009.
Hors-série 82 de Tangente, « Évariste Galois », 2022.